Petit bilan des quatre premiers mois de l'année :
Done :
A l'heure qu'il est, deux thèses de dogmatique validées, deux en cours (oui, j'ai un sale caractère, non, je n'ai pas envie de passer cinq semaines à lire un cours que je n'ai pas suivi pour rajouter deux lignes à une thèse qui me paraît déjà satisfaisante comme ça), une bien avancée... MAIS SURTOUT :
- beaucoup, vraiment beaucoup, trop de temps perdu. Maman, si tu te rappelles, quand j'étais petit, tu me disais souvent : "Quand tu arriveras devant saint Pierre, tu devras rendre compte du temps que tu auras perdu"... Je suis traumatisé ad vitam eternam.
- l'impression corollaire de passer plus de temps à me dire : "Purée, 'faut vraiment que je me mette au taff !" que de temps passé devant mon bureau...
- ... bureau qui est d'ailleurs descendu de deux étages, à la bibliothèque, pour que tout le monde puisse se rendre compte que, NON, je ne passe (malheureusement) pas mes journées à bosser. Comme ça, je sais que ceux qui le croient ne passent pas beaucoup de temps à la bibliothèque. Ou alors qu'ils réussissent à bosser dans leur chambre. Salauds.
- deux semaines de retard sur mon planning. Rien de traumatisant. Sauf que c'était peut-être mon premier planning de travail de ma vie. Je suis déçu.
- réalisé que j'ai une capacité impressionnante de synthèse : je suis capable de faire en 7 heures, top chrono, une thèse que certains ont faite en... 2 semaines. Dommage que je passe deux semaines moins 7 heures avant à ne pas réussir à m'y mettre.
- acheté Windows 7.
- réalisé (à l'instant) que Offspring - Mota est vraiment une purée de méga bonne chans... un purée de méga bon morceau, en tous cas. Chanson, je sais pas. En revanche, ça défoule, ça c'est sûr.
- bien progressé au tennis. J'ai mis 6-4 au premier set joué avec Éric cet après-midi. Et le deuxième set ? Quoi, le deuxième set ? J't'en pose des questions, toi ?
- plus que jamais amoureux de mon Seigneur et Maître Jésus-Christ, Fils de Dieu, fils de Marie de Nazareth. Plus que jamais conscient de lui être infidèle 77 fois par jour, aussi. 7 fois, c'est pour les justes. Concluez-en, si vous voulez, que je suis juste 11 fois par jour. Ou pas.
- plus de temps que jamais auparavant en paroisse + mal de chien à bosser => une maîtrise l'année prochaine ? Vous voulez vraiment, Monseigneur ? Allez, un bon geste ! Alleeeeeeeez !
- perdu ma capacité à passer des journées entières à lire... ... Bon, en fait, ce n'est pas vrai : disons plutôt que je réalise que je suis incapable de lire Catholicisme, du Cardinal de Lubac, plus de trois quarts d'heure à la suite, et que Fides et Ratio m'a régulièrement mis KO sur ma table à la bibliothèque. Le lecteur avisé en déduira que je ne dors pas qu'en cours que dans mon lit . En revanche, ne me mettez pas Par le sang versé, de Paul Bonnecarrère, entre les mains (je l'ai trouvé à 2 € à la brocante du dimanche matin, devant l'église). Là, c'est 400 pages en une nuit. Ensuite, je dors sur ma table à la bibliothèque. C'est con.
- ... vraiment n'importe quoi, cette liste.

To do :
- vacances de Noël vendredi. Cinquième thèse finie ou pas (mais ce serait tellement chouette qu'elle soit finie *soupir*). Deux semaines de non-boulot intellectuel assumé, sans me dire le soir, une larme à l'oeil, le front dans la poussière devant l'icône de mon Bien-Aimé qui règne sur ma chambre et mes paires de pompes alignées en-dessous (ce n'est pas grand, une chambre de séminariste, on met ses pompes où on peut) : "Seigneur, je n'ai encore pas écrit une ligne aujourd'hui. Mais qu'est-ce que TU fous ?" (car oui, il n'y a pas qu'en couple qu'un homme peut être de mauvaise foi).
- rentrée le 4 janvier, reposé, frais comme un gardon, après - en vrac - une petite semaine en paroisse, une journée de solitude, trois jours en famille (qui va me haïr, car je crois que je vais en profiter pour voir quelques amis...), deux jours dans une abbaye bénédictine que-je-ne-sais-même-pas-où-qu'elle-est-et-même-que-j'm'en-tape-parce-que-j'y-vais-avec-mon-meilleur-ami (merci à son a-do-raaaaable femme qui a tout organisé et qui garde leurs deux enfants, dont ma trop choute filleule, pendant ce temps-là, si c'est pas de la vraie abnégation, ça, je ne m'y connais plus), et trois jours dans les Alpes chez un ami que je n'ai pas vu depuis son ordination en juin dernier... reposé, détendu, donc, prêt à me taper...
- deux thèses plus le reste de celle que je n'aurai peut-être pas terminée avant les vacances plus les deux pas encore validées à faire ou finir avant fin janvier.
- un examen de dogmatique à passer fin janvier.
- et puis ensuite, youpiiiiiiiiiiiiiiiiiii, vac... sept thèses de morale à finir, valider, et re-examen avant fin juin, qu'est-ce qu'on va se bidonner les amis, je sens ça d'ici.
- ne pas me décourager.
- prier.
- me préparer à obéir joyeusement à mon évêque fin juin, que ce soit l'ordination diaconale ou pas tout de suite, que ce soit continuer les études ou pas (ou pas tout de suite)...
- ... plus tout le reste, en somme.
- devenir un saint. Non pas que j'en sois capable, mais puisque celui que j'aime le veut, et qu'il peut le faire, je ne vois pas pourquoi ce serait impossible. Et si ce n'est pas impossible, c'est que ça doit être possible. Alors on y va. Bravement. Comme on peut, et surtout comme on ne peut pas, en se blotissant régulièrement merveilleusement au chaud dans les bras tout doux tout admirablement maternels de Marie, Reine des Anges, Reine du Ciel, Reine des Apôtres, Reine des Martyrs, Reine des Prêtres, ma Maman, que je redécouvre depuis peu comme une Maman formidable qui rigole gentiment quand on sort ses grandes vertus comme un petit garçon montre son épée en carton à sa maman en lui disant que voilà, il doit sortir de la maison pour aller conquérir l'Amérique, et est-ce que tu peux ouvrir la porte d'entrée, je suis trop petit pour attraper la poignée, siteuplaît ? Et comme une femme de rêve, aussi, qui ouvre la porte sur l'infini en te disant : "je t'aime, conquiers-le pour moi", et tu y vas.

Désolé, ça manque de style, tout ça. Tant pis. La vie manque parfois de style, aussi. C'est comme ça. Pas pour autant qu'elle n'est pas belle. Dure, mais belle.

0h27.
Je suis assis sur mon lit avec mon PC sur les genoux.
Je n'arrive pas à dormir.
J'écoute toujours Offspring.
Au pieu. On verra bien.
OK, je prends mon chapelet... :)